Lopburi : Découvrez le Mystérieux Royaume des Macaques dans la Cité des Temples Khmers

Lopburi : capitale des temples khmers et royaume des macaques #

Un carrefour historique entre empires et cultures #

Lopburi porte en son cœur une histoire longue de plus de dix siècles. Fondée sous l’empire Dvaravati (VIe–XIe siècles), cette cité devint rapidement un poste stratégique pour l’Empire khmer d’Angkor. Les traces de cette domination se lisent encore sur ses monuments à l’esthétique inspirée par l’architecture khmère, en particulier au sein du centre urbain actuel.

Dès le XVIIe siècle, Lopburi se transforma sous l’impulsion du roi Narai le Grand, souverain du royaume d’Ayutthaya, en véritable seconde capitale royale. De nombreux palais et temples d’envergure furent alors édifiés, comme le Phra Narai Ratchaniwet, aujourd’hui reconverti en musée. Ce dynamisme historique explique la persistance de traditions et l’abondance de ruines prestigieuses.

  • Période Dvaravati (VIe–XIe siècles) : premières traces de la cité de Lavo
  • Domination khmère : apogée architecturale et religieuse sous Jayavarman VII
  • Règne de Narai le Grand (XVIIe siècle) : Lopburi devient capitale royale, expansion urbanistique majeure

Phra Prang Sam Yot, emblème khmer au cœur de la cité #

Au centre de Lopburi trône le sanctuaire Phra Prang Sam Yot, édifié entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle sous la houlette directe du roi Jayavarman VII de l’Empire khmer. Son architecture triple, composée de trois tours prang alignées et reliées, cristallise l’influence spirituelle et technique de l’Empire d’Angkor en Thaïlande centrale.

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Initialement bouddhique selon la volonté du roi, le monument fut temporairement converti en sanctuaire hindou, comme l’attestent plusieurs lingas découverts lors de fouilles, avant de redevenir un temple bouddhiste sous le roi Narai. Véritable centre névralgique de la ville, le site attire désormais autant pour sa richesse patrimoniale que pour les macaques qui l’ont adopté comme lieu de vie principal.

  • Année de construction : XIIIe siècle – Règne de Jayavarman VII
  • Fonctions successives : sanctuaire bouddhique, puis hindou, puis bouddhique
  • Symbole de Lopburi et point de rassemblement des macaques crabiers

Macaques crabiers : seigneurs insolites de Lopburi #

6 000 macaques crabiers, ou macaques à longue queue (Macaca fascicularis), évoluent librement dans le centre de Lopburi. Leur présence, loin d’être anecdotique, façonne le quotidien des habitants et l’image même de la ville. Ces primates bénéficient d’une place singulière, parfois considérés comme les descendants directs du dieu-singe Hanuman, figure majeure du panthéon hindouiste.

Leur intelligence adaptative et leur aptitude à interagir avec l’humain s’accompagnent d’une influence tangible sur l’environnement urbain : installés sur les toits, envahissant les commerces, participant aux scènes publiques, ils challengent les frontières usuelles entre animalité et urbanité. On observe ainsi une coopération pragmatique entre les habitants et ces primates, entre vénération, amusement et nécessité de gestion.

  • Population estimée : 6 000 individus
  • Lieu de vie principal : Phra Prang Sam Yot et centre-ville
  • Rôle dans la culture locale : figure sacrée, attribut de chance et sujet de rituels

Lopburi et ses traditions autour des singes : entre sacré et quotidien #

À Lopburi, le rapport aux macaques transcende la simple cohabitation animale. Chaque mois de novembre, la cité organise le Festival des singes (Lopburi Monkey Buffet Festival), un événement unique où banquets de fruits et denrées sont dressés devant les temples, principalement le Phra Prang Sam Yot. L’événement attire des milliers de visiteurs venus assister à cette offrande spectaculaire et observer la frénésie des singes.

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Ce rituel annualisé ne relève pas du simple folklore touristique mais constitue un pacte sacré entre population et faune, riche de significations religieuses et sociales. Le singe, perçu comme symbole de prospérité et d’agilité, occupe une place centrale dans la cosmologie thaïlandaise, rappelant les récits du Ramakien (adaptation du Ramayana indien).

  • Festival annuel : Lopburi Monkey Buffet Festival chaque novembre
  • Lieu : Parvis du temple Phra Prang Sam Yot
  • Dimension : sacré, communautaire, patrimoniale

La cohabitation mouvementée entre humains et primates #

La croissance rapide de la population de macaques, quasiment doublée en moins de dix ans, impose de nouveaux défis. Les autorités de Lopburi mènent des campagnes de stérilisation afin de contrôler la démographie des singes, réduisant ainsi les risques de conflits mais aussi les dégradations urbaines et patrimoniales provoquées par ces derniers.

Cette gestion délicate vise à préserver le caractère sacré des macaques, tout en garantissant la sécurité, l’hygiène et l’harmonie pour les habitants et les visiteurs. La recherche d’équilibre entre respect culturel et contraintes sanitaires ou économiques reste particulièrement complexe.

  • Population de macaques : pratiquement multipliée par deux en moins de 10 ans
  • Mesures adoptées : stérilisation, campagnes de sensibilisation, adaptation architecturale
  • Enjeux : préservation patrimoniale, sécurité, équilibre culturel

Un attrait touristique singulier en Thaïlande #

Lopburi figure depuis plusieurs années sur les circuits culturels d’Asie du Sud-Est en tant qu’étape à la personnalité affirmée. Contrairement aux atmosphères plus sereines des ruines d’Ayutthaya ou Sukhothaï, c’est la cohabitation vivante entre humains, macaques et temples historiques qui singularise l’expérience. Les visiteurs y sont confrontés à la nécessité de prudence et de fascination : photos spectaculaires, rencontres inattendues avec les singes, immersion dans un passé réactivé par la vie animale.

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La présence d’agences comme Comptoir des Voyages, secteur tourisme d’aventure, ou encore les circuits proposés par Asiatica Travel, témoignent de l’intérêt international pour Lopburi. L’impact économique de ce tourisme, bien que bénéfique, doit s’accompagner d’une gestion responsable pour éviter un effet de saturation ou de dégradation accélérée du patrimoine.

  • Visiteurs annuels : plusieurs dizaines de milliers
  • Principales attractions : temples khmers, Phra Narai Ratchaniwet, colonies de macaques
  • Différenciation : fusion unique entre vie animale, tradition et vestiges monumentaux

Notre regard sur Lopburi : une expérience unique d’Asie du Sud-Est #

Découvrir Lopburi, c’est s’immerger dans un environnement où histoire, mythologie et biologie s’entremêlent de manière inédite. Nous recommandons cette destination à toute personne désireuse de s’approprier une facette du patrimoine thaïlandais qui échappe aux clichés classiques. Le spectacle offert par le Phra Prang Sam Yot assiégé par les macaques crabiers, les festivités colorées du Monkey Buffet Festival, et les déambulations dans les ruelles parsemées de ruines sont, selon nous, les temps forts d’un séjour réellement hors normes.

  • Immersion totale dans un patrimoine vivant et mouvant
  • Contact direct avec l’histoire, l’architecture khmère et la biodiversité urbaine
  • Conseil de vigilance : respecter les précautions pour éviter les incidents avec les singes

En conclusion, Lopburi s’impose comme un véritable laboratoire de cohabitation interespèces et de valorisation patrimoniale en Thaïlande. La cité démontre qu’il est possible d’articuler rayonnement touristique, sauvegarde culturelle et gestion éthique de la faune, tout en offrant au voyageur une expérience d’une extraordinaire intensité visuelle et émotionnelle.

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